Aude Véret en est convaincue, il faut aider la population à aller mieux. Comment ? Grâce à la naturopathie. Depuis une vingtaine d’années cette entrepreneuse, diplômée d’une école de commerce œuvre en ce sens. D’abord certifiée naturopathe au CENATHO, le Collège Européen de la Naturopathie, de la Sophrologie et de la Nutrition, elle en prend la direction en 2019. Aude est également présidente de l’AFNAT. Son approche de la discipline se veut pédagogique et moderne alliant le respect des fondamentaux aux problématiques actuelles.
Salon Soins & Nature : Quelle est votre définition de la naturopathie ?
Aude Véret : La naturopathie est une technique naturelle de santé prenant ses racines dans la médecine traditionnelle et résolument tournée vers la modernité. L’objectif est d’optimiser la vitalité de chacun, de promouvoir sa santé dans le respect de ses fonctions physiologiques. Aussi, toutes les dimensions de la personne sont prises en compte faisant du naturopathe à la fois un éducateur de santé, un généraliste de la prévention et un acteur impliqué au sein de la médecine intégrative.
Salon Soins & Nature : Justement qu’entendez-vous par médecine intégrative ?
Aude Véret : Force est de constater que les parcours de soin conventionnels peinent à soigner le patient dans sa globalité. Seuls les symptômes sont pris en charge. La médecine intégrative grâce à la participation de différents thérapeutes apporte des soins de support complémentaires à cette guérison, contribuant à une reconstruction complète. L’idée est d’identifier tout ce dont a besoin le patient en plus de son traitement médical. Sont notamment pris en considération le stress, les émotions, etc., faisant du patient un véritable acteur de son parcours de guérison.
Salon Soins & Nature : Comment professionnalise-t-on au quotidien le métier de naturopathe ?
Aude Véret : La formation doit apporter de la légitimité au métier de naturopathe, faire en sorte qu’il devienne un interlocuteur privilégié. Il est donc indispensable d’intégrer dans ces parcours de formation la maîtrise de la physiologie humaine et de comprendre les soins même si cela n’est pas du ressort du naturopathe. Ce qui l’est, c’est la vision du terrain, lui permettant alors de proposer des soins complémentaires de manière globale et individualisée. Le naturopathe en tant qu’éducateur de santé, tout en sachant rester à sa place, s’intègre au parcours de soin. Déontologie et vraie compréhension des mécanismes physiologiques sont les moteurs de ce métier. Aujourd’hui, plusieurs institutions regroupées dans le Collectif Naturopathie unissent leurs forces et leurs convictions pour faire reconnaitre le métier de naturopathe en ce sens. La rédaction d’une norme est en cours.
Salon Soins & Nature : Quels sont les leviers pour crédibiliser et valoriser l’exercice de la naturopathie ?
Aude Véret : Aujourd’hui 80 % des Français sont convaincus du rôle clé de l’alimentation dans la prévention de la santé. C’est un fait ! Le rôle du naturopathe ici est évident, s’intéressant autant à la nutrition, qu’au sport ou à l’environnement. Au-delà de cette reconnaissance de la population, la publication d’une norme marquera une avancée notable pour la profession. Reconnue dans 34 pays dans le monde, la naturopathie est citée par l’OMS dans son plan stratégique pour les médecines traditionnelles et complémentaires comme discipline indispensable dans le paysage de la santé. A court et moyen termes, différentes étapes seront nécessaires pour légitimer notre métier. La protection du terme « naturopathe » est essentielle pour attester du sérieux, ainsi qu’une définition claire des critères de formation et d’obtention du diplôme afin de garantir des compétences professionnelles fiables et ne plus porter préjudice au métier.
Aude Véret, directrice du CENATHO et présidente de l’AFNAT, sera présente au Salon Soins & Nature, pour répondre à la question « Quelle place pour la naturopathie dans la santé intégrative ? », aux côtés de Yazied Kei Lanur (délégué général de l’AFNAT), le mardi 1er juillet à 14h en salle Masterclass.