Le collagène : vers une nouvelle crise annoncée en micronutrition ou réelle success story ?

Le collagène est partout ! Dans notre corps assurément, il s’agit de la protéine la plus abondante de notre organisme (plus de 25 %), mais aussi sur la toile, dans les magazines, à la télévision, sur les linéaires des officines, dans les salles de sport, les cuisines, etc., il a envahi notre quotidien. Tout le monde en veut, mais qui maîtrise vraiment le sujet ?

La plupart des laboratoires de compléments alimentaires ont désormais leur(s) référence(s) « collagène ». Le marché se sature, mais la demande ne faiblit pas. La cible consommateurs, d’abord très féminine, évolue touchant désormais les hommes, les sportifs et les plus jeunes. En poudre, en sticks, en gélules, marin, végétal, aromatisé ou non, à prendre avec sa boisson préférée, il y a de quoi s’y perdre. D’autant plus que les informations ne sont pas toujours les plus claires, voire assez nébuleuses.


Des origines diverses et variées

Le collagène est une protéine imposante (300 000 daltons) qui apporte la résistance aux fibres de notre corps. Son origine est principalement bovine et marine. Certains marchés étrangers ont développé des sources porcines et à partir de poulets (États-Unis). En France, c’est l’origine marine qui connaît un franc succès au détriment de celle bovine, moins coûteuse, mais qui porte toujours les stigmates de la crise de la vache folle. Certains affirment que la structure moléculaire du collagène marin est la plus proche du collagène humain… Aujourd’hui, une offre vegan et/ou végétalese développe pour toujours mieux répondre aux attentes des consommateurs ; des molécules issues de végétaux, de coquilles d’œufs entre autres qui pourraient agir sur la production de collagène et/ou avoir des structures analogues et ainsi s’y substituer.

Jusqu’à 18 types ! Il existe plusieurs types de collagène. Le type I serait pour la peau, le II pour les tendons et les articulations, et le III pour les muscles et les vaisseaux sanguins. Certains disent qu’importe le type, les molécules sont dégradées lors de la digestion, réduites à l’état d’acides aminés et ce ne serait qu’une histoire de marketing. Le collagène ne pouvant être absorbé en l’état par notre organisme, il est important qu’il soit hydrolysé et rendu à l’état de peptides (environ 3 000 daltons soit une taille 100 fois plus petite que la protéine native) afin de garantir une bonne biodisponibilité. Autre point qui est admis : le collagène a besoin de vitamine C. Un cofacteur essentiel à sa production endogène via les acides aminés et particulièrement l’hydroxyproline, spécifique au collagène, utilisée comme marqueur sanguin.


À chacun son effet et sa dose

Dès l’âge de 20 ans, nous perdons 1 % de collagène chaque année. Il peut donc être recommandé de se supplémenter en collagène bien avant de voir apparaître les premières rides. De plus en plus, les compléments alimentaires à base de peptides de collagène sont préconisés pour la santé articulaire et les tendons. De nombreux consommateurs indiquent le retour des douleurs à l’issue de la cure. Mais alors, quel dosage pour quelle indication ? Certaines études ont démontré des effets à 10 g, d’autres à 2 g … Analyser les données scientifiques est essentiel pour confirmer, ou non, les effets d’une supplémentation sur l’élasticité de la peau, la réduction des rides, la performance physique, le confort articulaire, la cicatrisation cellulaire, ou même la qualité du sommeil.

Les références se multiplient avec des formulations pouvant intégrer à leur composition des actifs complémentaires comme l’acide hyaluronique pour l’hydratation, la biotine pour les cheveux, ou encore des prébiotiques pour la flore intestinale. Tout est alors envisageable pourvu que le produit réponde à une cible de consommateurs. C’est justement ici que le rôle du pharmacien prend tout son sens pour guider et conseiller au mieux les consommateurs qui ne peuvent se retrouver dans cette jungle d’informations relatives au collagène.


Démêler le vrai du faux

« Inutile de se supplémenter en collagène, mangez des protéines ! » ; « Il faut 10 g par jour sinon rien. » ; « C’est le collagène non dénaturé qui marche. » Autant d’affirmations et de contradictions qui nous inondent. Tout le monde s’empare du sujet collagène à l’instar de certains professionnels de santé médiatiques. Du côté des fabricants de collagène comme des laboratoires, ne seraient-ils pas en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis ? Faire la lumière sur cette offre en matière de micronutrition semble aujourd’hui indispensable, avec au cœur de l’action le pharmacien et le naturopathe.

La filière professionnelle se mobilise déjà avec le programme NutraStrong Collagen Verified développé par SGS Nutrasource. Il s’agit du premier système de certification indépendant dédié à l’évaluation et la vérification du sourcing, de la sécurité et de la qualité des ingrédients et des produits à base de collagène. L’objectif : garantir aux consommateurs l’exactitude des informations indiquées sur l’étiquette. En outre, cette certification représente une première étape dans la nécessité de solutions fiables et efficaces sur le marché actuel du collagène.



Au Salon Soins & Nature :

Une conférence dédiée au décryptage de l’offre collagène en matière de compléments alimentaires sera proposée par Emmanuelle Gaillard, de la société NutriCosme pour mieux maîtriser ces produits, les comprendre et ainsi adapter son conseil